Les enfants souffrant de pathologies chroniques ont parfois moins confiance en eux que les autres enfants qu’ils côtoient. Or, offrir aux enfants qui ont une maladie chronique une occasion de pratiquer de l’activité physique, c’est leur donner les clés de l’estime de soi et de l’ouverture vers les autres. Les en priver, c’est au contraire les mettre en difficulté en leurs enlevant tous les bénéfices que peut procurer l’activité physique. Cela peut les marginaliser.
Quels sont les bénéfices de l’activité physique ou sportive chez un enfant avec une maladie chronique ?
La liste des bienfaits de l’activité physique est longue, que ce soit chez les enfants ou chez les adultes ! Elle permet par exemple :
- le développement des muscles
- Se sentir bien dans sa tête (augmentation de la confiance et de l’estime de soi, réduction du sentiment d’anxiété et de risque de dépression)
- Prendre de bonnes habitudes, qui pourront également impacter l’alimentation ou de prévenir certaines addictions,
- Rencontrer du monde et de se sociabiliser,
- Favoriser la bonne santé du cœur et des os,
- Maintenir un poids de forme…
- Réduire les effets néfastes des médicaments
L’activité physique doit s’inscrire dans le parcours de soin des patients qu’il soit enfant ou adolescent.
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
L’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé des individus, notamment des jeunes. L’activité physique permet aux personnes de mieux vivre avec la maladie et de supporter voire réduire les traitements médicamenteux.
L’activité physique est aujourd’hui reconnue comme une thérapie non médicamenteuse qui doit s’intégrer dans le parcours de soin des patients.
Comment accompagner sereinement son enfant souffrant d’une maladie chronique à faire de l’activité physique ?
Quel que soit son âge, il est important d’encourager son enfant à limiter le temps passé assis et à bouger un peu chaque jour. Bien sûr, l’intensité doit tout de même être adaptée à son âge, à ses envies et à ses capacités !
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les enfants de 5 à 17 ans devraient pratiquer au moins 60 minutes par jour d’activités physiques d’intensité modérée à élevée. Celles-ci comprennent les loisirs et les sports pratiqués, mais aussi au même titre que les adultes, les déplacements (à pied, à vélo, en roller) ou encore les activités physiques quotidiennes comme le ménage ou le jardinage. Cette heure de pratique n’est pas nécessairement à faire d’un seul coup : un exercice pratiqué pendant 10 minutes au moins peut être inclus dans le compte quotidien.
Mais même en dessous de 5 ans, il est important que les enfants bougent et dépensent leur énergie souvent débordante ! Des activités récréatives sont recommandées afin de développer leur motricité et leur coordination.
Malgré ces recommandations, il est parfois compliqué dans la réalité de faire aimer l’activité physique à ses enfants et à les inciter à faire une activité sportive. Il s’agit aussi d’une question de caractère et l’objectif n’est pas de forcer son enfant, au contraire ! Pour que ces habitudes s’inscrivent dans la durée, il est essentiel que l’activité physique soit amenée comme un choix et un plaisir !
Faites bouger votre enfant…avec le sourire !
Voici quelques conseils pour vous aider à faire aimer l’activité physique à votre enfant, sans que celle-ci ne soit vécue négativement !
Montrez l’exemple !
L’éducation joue un rôle important dans l’inculcation des habitudes saines chez les enfants. De zéro à cinq ans, un enfant reçoit les bases fondamentales de son éducation mentale et physique. C’est pourquoi dès le plus jeune âge il est important de les aider à intégrer certains réflexes.
Aidez-le à trouver l’activité qui lui plaît
Discutez avec lui de ses goûts, des sports qu’il connaît, qu’il apprécie ou non, etc. Demandez-vous quelle activité physique ou sportive pourrait correspondre à son caractère, plutôt collective ou bien individuelle ? A t-il envie de se sentir entourer ou a t-il envie de prendre son indépendance ? La notion de plaisir est indispensable pour lui faire aimer une activité physique c’est pour cela que ce temps de discussion et de réflexion est nécessaire.
Variez les activités dès le plus jeune âge
Pratiquer des activités variées c’est s’assurer que son enfant développe plusieurs pans de ses capacités : adresse, concentration, esprit d’équipe, endurance, force et coordination.
Laissez lui le choix de quel sport pratiquer
Ne forcez pas votre enfant à faire une activité qui ne lui plaît pas même si elle vous plait à vous. C’est la meilleur façon de lui passer l’envie de pratiquer. La règle de base est “ se faire plaisir” il serait dommage que cela devienne pour lui une corvée. En le laissant décider en fonction de ses goûts, ses envies et sa personnalité, vous préserverez sa motivation.
Soyez un modèle à suivre en termes d’habitudes saines
Plus un enfant est jeune, plus il imite les personnes qu’il côtoie. L’adulte est un modèle essentiel pour l’enfant, notamment dans la découverte des activités de loisirs et sportives. S’il vous voit bouger au quotidien, être dynamique et être force de proposition pour faire une activité physique, il aura envie de vous suivre !
Créer une routine dès le plus jeune âge
C’est plus évident pour l’enfant de faire du sport lorsque c’est une routine chez toute la famille. Si le dimanche matin c’est course à pied pour les uns et natation pour les autres, peu importe l’activité qu’il choisit, il aura lui aussi envie de participer à cette émulation collective !
Faire bouger ses enfants au quotidien c’est leur indiquer une bonne voie pour leur mode de vie futur tout en développement leur santé mentale et physique au quotidien.
Quelles sont les précautions à prendre en fonction de la pathologie chronique de votre enfant ?
“Mon enfant est asthmatique”
L’asthme est la maladie pédiatrique chronique la plus fréquente chez l’enfant. Cette gêne respiratoire ne peut pas dans la plupart des cas l’empêcher de faire de l’activité physique de loisir ou sportive, y compris en compétition.
- Certaines mesures sont à observer avant de le début de l’exercice :
- Un échauffement complet de quinze minutes (musculaire et respiratoire)
- Éviter de faire de l’activité physique dans un environnement pollué
- Faire une pause ou arrêter la séance en cas de sifflement ou de gêne respiratoire
Pour être sûr que votre enfant peut pratiquer en toute sécurité le sport qu’il a choisi, consultez son médecin. Celui ci vous délivrera un certificat médical de non contre-indication à la pratique. Il est aussi préférable de pratiquer une activité physique dans une fédération ou un club afin de bénéficier d’un encadrement reconnu et certifié.
“Mon enfant souffre d’obésité”
Les enfants en surpoids ont une masse et une force musculaire augmentées au niveau des bras et des jambes. Ce qui peut endommager ou réduire leur capacité de mouvement et leur motricité. L’objectif de la pratique d’activité physique est de réguler le poids et la masse corporelle à long terme, tout en assurant la croissance des muscles et un développement normal du corps. Il s’agit d’opérer un changement radical des habitudes et du mode de vie vers un autre plus sain.
Pour commencer facilement, transformez les trajets quotidiens par de l’activité physique : laissez votre enfant faire le trajet domicile-école à pied. Si le trajet est trop long (plus d’un kilomètre) déposez-le en voiture mais un peu avant l’école, de manière à ce qu’il termine le trajet en marchant.
Marcher 30 minutes chaque jour, comme le conseille l’Organisation Mondial de la Santé permet de se mettre en mouvement et de prendre de bonnes habitudes vers une vie plus active.
“Mon enfant a une arthrite juvénile idiopathique”
L’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est la maladie rhumatismale la plus fréquente de l’enfant et est une cause importante de handicap physique. La plupart des enfants souffrant d’arthrite juvénile idiopathique sont majoritairement peu actifs. Mais l’inactivité n’est pas la bonne solution, la pratique d’activité physique est vivement conseillée.
Si votre enfant souffre de cette maladie, il est tout de même autorisé à faire du sport à l’école et en dehors. Soyez néanmoins attentif et essayez de connaître ses limites pour connaître le moment ou il a besoin de faire une pause ou de s’arrêter en cas de douleur.
Les sports préconisés en cas d’arthrite juvénile idiopathique sont des disciplines demandant peu de séquelles articulaires comme le cyclisme et la natation par exemple.
Il est important que les enfants qui souffrent de pathologies chroniques soient le moins souvent dispensés de sport par facilité. Au contraire, un travail de recherche d’activités physiques adaptées doit être mené afin d’aider les enfants à pratiquer en toute sécurité et selon leurs envies.